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2018 et 2021 – Demande d’extension du classement de la partie non classée du jardin Dewin déposée à Bruxelles Patrimoine, sur base de faits nouveaux

Le 12 novembre 2018, le Comité Meunier a introduit une demande d'extension du classement du jardin Dewin, sur base de faits nouveaux. Cette demande a été a été jugée irrecevable par le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale le 18 février 2019 pour des raisons procédurales, ce qui a fait l'objet d'un recours en annulation auprès du Conseil d'Etat (en cours).


Le 25 mars 2019, la Commune de Forest a introduit une demande de mise sur liste de sauvegarde, classée sans suite et restée sans réponse à ce jour.

Malgré les faits nouveaux et les demandes introduites par les riverains et la commune, la question patrimoniale de fond et l'intérêt historique du jardin dans son entièreté n'ont pas été pris en compte par les instances régionales à ce jour.


Le 22 juillet 2021, étant donné que le délais de 5 ans après l'arrêté de classement est passé, le Comité a redéposé la demande d'extension du classement actualisée, composée d'un dossier documenté et accompagné de plus de 200 signatures. Le dossier a été déclaré complet en date du 22 septembre 2021, suspendant ainsi la procédure d'instruction du projet immobilier.


En novembre 2021, la CRMS a remis un avis favorable à cette demande : c'est pour elle l'occasion de revenir à sa proposition initiale de 2014 qui était de classer la totalité du jardin et de concrétiser ainsi son souhait de 2021 : « une affectation future (publique ?) de l’hôtel Danckaert permettant de pérenniser et de valoriser un ensemble remarquable unique constitué, de manière indissociable, de la villa et de la totalité de son jardin. ». 


Souhaitant aller de l'avant, le Comité a élaboré un projet citoyen innovant qui permettrait de valoriser et réhabiliter l'ensemble du site Dewin. Ce projet a été présenté au Secrétaire d'Etat Pascal Smet en décembre 2021. Le Comité pense que, de par son importante superficie de presque 4000 m² et ses caractéristiques patrimoniales et environnementales, cet ensemble exceptionnel relève de facto de l’intérêt public. Si la Région acceptait la demande d’extension du classement et éventuellement son rachat, elle adopterait une position claire en faveur de la sauvegarde et la valorisation du patrimoine et de l’environnement dans l’intérêt de tous, position qui serait bien plus facile à justifier auprès de la population que si elle autorisait un projet privé qui ne bénéficierait qu’à un petit nombre. Par cette décision, elle pourrait tenir un de ses engagements, en créant un espace vert public dans le quartier. 


Ce 27 janvier 2022, Le Gouvernement régional a décidé d'entamer la procédure de classement de la totalité du jardin Dewin. C'est donc une victoire patrimoniale, environnementale et citoyenne!  Cependant, le 20 juillet 2022, Le Gouvernement entame par arrêté, la procédure de classement. Cependant, il propose de ne classer encore qu'une partie du jardin, excluant les parties Nord et Sud du périmètre de classement.

Pourquoi demandons nous le classement de l'entièreté du jardin Dewin?

En 2014, la Commission Royale des Monuments et sites (CRMS) avait proposé le classement de l'entièreté du site Dewin, qui comportait la villa et la totalité du jardin d'origine, à savoir la roseraie et tout le jardin composé à l'arrière comprenant les tracés originaux et les arbres à haute tige le long de la rue de la Mutualité. Or, en 2015, la Direction des Monuments et Sites n’avait pas retenu la proposition de la CRMS et le Gouvernement régional avait alors classé la villa et uniquement la partie du jardin dans son prolongement. L’absence d’archive révélant le nom de l’architecte paysager, l’état sanitaire des arbres et la perte des tracés avaient été évoqués. Mais ces raisons étaient-elles suffisantes pour ne protéger qu’une partie du jardin qui semblait pourtant résulter d’une composition unitaire et étudiée ?  Or, en y regardant de plus près, l’intérêt du jardin d’origine réside non seulement dans sa superficie mais surtout dans sa composition globale, qui semble pourtant avoir été sous-estimée lors du classement de 2016. 


Le Comité Meunier a fait des recherches historiques sur le jardin et a déposé une demande d’extension du classement de la partie non classée du jardin Dewin, sise rue Meyerbeer 35, sur base des faits nouveaux suivants :
  • Conception du jardin d’origine selon le rectangle d’Or et suites de Fibonacci
  • Attribution éventuelle du jardin à Dewin lui-même
  • Filiation du jardin avec l’école du Nouveau Jardin Pittoresque
  • Patrimoine en danger : urgence à protéger ce type de jardins considérant la perte déjà subie dans la Région de Bruxelles-Capitale

En observant les photos aériennes de 1935 (Bruciel), il est clair que le tracé initial du jardin se présente comme une composition originale se basant sur le Nombre d’Or et plus précisément du Rectangle d’Or – élaboré sur base des suites du mathématicien italien Fibonacci (v. 1175 - v.1250). Ce système a été de tout temps utilisé par les architectes paysagistes pour définir les proportions harmonieuses des jardins.

En effet, dans cette logique, les arbres à hautes tiges en périphérie forment le cadre du rectangle d’or et les tracés des chemins, la spirale. Pour compléter cette information, un relevé des mesures du jardin a été fait. L’étude des plans anciens montre également l’utilisation du Rectangle d’Or et des suites de Fibonacci dans la conception de la Villa. Mathématiquement, ces mesures attestent de la conception du jardin comme ensemble cohérent d'un seul tenant.

Par ailleurs, même si personne n’a, jusqu’à présent, retrouvé le nom de l’éventuel architecte paysagiste qui a collaboré à la conception paysagère de la villa de la rue Meyerbeer, cela ne doit pas être un argument pour écarter a priori l’idée que Dewin puisse en avoir été le concepteur.

En effet, comme l’attestent d’autres plans de jardins assez précis de Dewin, il a bel et bien dessiné des jardins, et ce, dans cette optique d’art total qui était la sienne et qu'il partage avec d’autres architectes importants du début du XXe siècle comme Horta et van de Velde, ou encore Josef Hoffmann.


De plus, la composition-même du jardin, avec son chemin de promenade bien dessiné n’est pas sans rappeler lui non plus le langage décoratif de Dewin et notamment ses fleurs stylisées, présentes dans de nombreuses frises et papiers peints, comme celles de sa maison personnelle du 151 Avenue Molière.

En comparant ces tracés avec d'autres jardins de l'époque, il ne fait aucun doute qu’on se trouve par ailleurs en présence d’un exemple d’art total, représentatif ou inspiré de l’école du Nouveau Jardin Pittoresque, association nationale pour le renouveau et la popularisation de l’art des jardins fondée en 1913 et dont une des figures-clés est l’architecte paysagiste Jules Buyssens.


Par ces recherches, le comité Meunier tente de rappeler que non seulement le patrimoine de Jean-Baptiste Dewin est fragile (de nombreux immeubles et jardins conçus par l'architecte ont été modifiés ou détruits) et que les jardins sont souvent le parent pauvre de la conservation du patrimoine. Par conséquent, en faisant un relevé de jardins conçus dans l’entre-deux guerres, amputés ou disparus aujourd’hui, - dont plusieurs de Dewin, il demande aux autorités que le jardin de la villa soit préservé dans sa totalité non seulement comme témoin de son œuvre encore trop méconnue, mais aussi comme élément du patrimoine historique paysager bruxellois. 

Il rappelle aussi que toute construction envisagée sur la parcelle le long de la rue de la Mutualité - dans la partie non classée du jardin- réduirait à néant la valeur patrimoniale de cet ensemble.

Classement partiel de 2016​

Proposition de classement encore partielle de 2022 (Arreté 20/07/22)

Répondant à la demande citoyenne, le Gouvernement a décidé d'entamer la procédure de classement en juillet 2022. Cependant, il propose de ne classer encore qu'une partie du jardin, excluant les parties Nord et Sud du périmètre de classement. D'un point de vue patrimonial, le Comité rappelle que la partie Nord comprend non seulement un alignement d’arbres centenaires à haute tige, qui font partie intégrante du jardin d’origine et qui forme le cadre paysager du chemin de promenade. Elle comprend aussi une allée en pierres soigneusement appareillées, qui aboutit à un promontoire. Cet ensemble -allée et promontoire- conçu, comme le restant du jardin sur base du nombre d’or, est toujours existant et en bon état de conservation.

Délimitation du périmètre proposé dans l'arrêté d'ouverture de classement, excluant encore les parties Nord et Sud de la parcelle.

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